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HISTOIRE DE LA FAMILLE KRIEGELSTEIN

 

 

 (d'après les recherches de Christian Wolff, Bruno Kriegelstein, Edouard Metzenthin et moi même)

 

LES ORIGINES

 

 

Le village de Krögelstein se situe en franconie (oberfranchen) à 20 Km à l’ouest de Bayreuth. Un château y à été bâti au sommet d’un rocher. De ce rocher jaillit de l’eau (= kruegel). Le sol est calcaire (jurassien) et perméable de sorte que la région est  appauvrie en eau. L’eau est donc précieuse et donne une importance particulière à cette source appellée « Krögel » puisque des pèlerins y viennent jusqu’au début du 20ème siècle. Cette source fournit encore l’eau du puit du village. De cette façon le  château prit tout naturellement le nom de « Krögelstein » et par la suite ses propriétaires. L’histoire de ce château est intimement liée à celle de l’évêché de Bamberg. A cette époque le saint empire romain germanique est divisé en province et en une multitude d’évêchés. En Franconie, on compte les évêchés de Bamberg Wurtzbourg, Eichstädt, les principautés de Bruckenau, Bayreuth, Nuremberg …après le démembrement de l’empire carolingien, Bramberg appartient aux comtes de Babenberg.

 

évêché de Bamberg : armoiries

 

 

L’évêché de Bamberg est fondé en l’an 1007 par l’empereur Henri II. Son but est la christianisation du coté oriental de son empire. Il y construit aussi un palais et une imposante cathédrale qui sera détruite dans un incendie. Bamberg devient riche et puissante. Elle se développe sous l’autorité des princes religieux.

 

 

 

A Henri II se succèdent Henri III, IV puis Henri V. le XIIème siècle voit une guerre de succession entre les guelfes (welfen) et les Gibelin (ou hohenstaufen). En 1152, Frédéric hohenstaufen  (ou barberousse) est élu empereur.

 

 

Le château Krögelstein avant sa destruction

 

Déjà au temps préhistorique, existaient à cet endroit des habitats humains, témoignant de l’importance de la source. Un lieu de culte agé de plusieurs milliers d’année y est présent ainsi que de nombreux tumulus contenant des objets d’ornement et des contenants en terre cuite. A l’époque païenne on y aurait fait des sacrifices aux dieu Tyr, Hulda et la déesse Isa.

 

 

 

le dieu TYR

 

On ne sait pas en quelle année à été bâtit  le château de Krögelstein. La trace la plus ancienne remonte à 1149 dans un contrat de l’évêque Eberhard avec des chevaliers Crogelstein. Le château sera détruit le 4 juillet 1523 par le schwäbusche bund. A la bibliothèque d’état de Bamberg se trouve une gravure sur bois représentant la destruction du château. Cette gravure porte le nom Kriegelstein. Une ruine du château est encore visible à l’heure actuelle.

 

 

(d’après library of congress)

 

 

 

 

Ruines du château Krögelstein

(photo : Bruno Kriegelstein)

 

LES CHEVALIERS VON CROGELSTEIN :

 LA PREMIERE LIGNEE

 

 

Chevalier de Bamberg

 

 

On ne peut pas à cette époque établir une lignée complète des chevaliers Crogelstein car il n’existe pas encore de registres paroissiaux. Les seules preuves de leur existence se trouve dans des documents divers de l’époque comme les contrats. Ceux ci sont mentionnés dans l’histoire de l’évêché de Bamberg. Il semble que cette lignée disparaît ver 1300. On ne sait pas si elle continue dans la lignée noble et patricienne qui s’est installé en ville au XIII et XIVème siecles. On retrouve des traces des Kriegelstein à la fin du XIVème siècle. Plusieurs branches de leurs descendants sont connues. Elles se situent en Saxe, en Egerlad et en Carinthie. La première trace de Crogelstein apparaît en 1149 dans un contrat de l’évêque Eberhard avec le comte perchtolf von blassenberg en ce qui concerne les biens de Giech. Sont cités Sclechold et Eckehard von Crogelstein. En 1182 est cité comme témoin un von Crogelstein dans un document de l’évêque Heinhard Otto. En 1203 Boppo von Kaugelstein est témoin dans un contrat de l’abbaye Michelsberg. En 1213, est cité dame Euchardis von Crougelstein pour un don à saint Michael puis en 1216 pour un autre don à un abbé (Eberhard) de 20 marks d’argent. En 1206, 1216 et 1231, Sigfrid von Krougelstein est témoin dans un document d’acquisition. Cunrad von Krôgelstein est mentionné en 1234 et la même année, on retrouve un document mentionnant Cunrad et Boppo von Krougelstein. Ils sont encore cités en 1239.en 1299 on voit Hermann von Krügelstein dans un document de vente. La dernière trace apparaît en 1308 où le 31 mai, Gottfried von Sluzzilberg fait cadeau de 20 mesures d’avoine à la dame de Krügilstein. Le château des Krogelstein semble désormais appartenir aux seigneurs de Giech. Le 9 aout 1306, Albertus von Giech prend le nom d’« Albertus von Crogelstein ».

 

LA BRANCHE COLMARIENNE

Les Kriegelstein ont occupé un rang élevé dans la bourgeoisie colmarienne dès le milieu du XV eme siècle ; les archives privées de la fondation Kriegelstein ont été déposées aux archives municipales de Colmar. En 1875 une brève notice avait paru sur la famille dans l’annuaire de la noblesse française.

 

L’apogée de cette famille se situe à la veille de la guerre de trente ans. Il semble que le commerce, la fabrication et la teinture des draps ait occupé toutes les générations Colmarienne ainsi que le traffic du vin et des grains.

Les armoiries de la famille Kriegelstein ont été concédées aux trois petit-fils de Simon en 1504, Sigmund, Gils, Benedict par l’empereur Maximilien roi des romains le 7/6/1504 (lignée des Habsbourg).

 

 

Maximilien roi des romains

A Colmar la branche s’éteint dès le XVIIème alors qu’à Riquewihr ils se multiplièrent jusqu’au début du 20 ème siècle. Cela s'explique facilement. les Kriegelstein mâle de Colmar n'avaient que un seul fils ou des males sans postérité jusqu'aux quatre célèbres frères Ludwig, Martin, Rupprecht et Benoit. Martin a trois filles. Ludwig quatre filles. Rupprecht est assassiné avant de procréer. Donc il n'y a que Benoit qui peut perpétrer le nom. Benoit est le fondateur de la branche riquewihrienne..Puis ils  se dispersent on en retrouve aux états unis, à Paris…

Les générations de Kriegelstein  successives sont :

Le premier connu est Simon (Krugelstein) :

I

  • Simon est bourgeois de droit à Colmar; Tisserant  .Naissance :  1400  Décès :  1470  Evénement :  reçu Bourgeois de Colmar en 1443 sur la maison de son beau-père, à l'Etoile (actuellement : grande rue n°30-32). Ancêtre d'Albert Schweitzer. Union :  Hecker Margaret ( 1410 - ~ 1470) originaire de Hagauenau, fille d'Erbelin Hecker- mariage :  1443 à Colmar. Ils ont trois enfants : Aurélia, Louis et Benedickt.

 

emplacement actuel de l'étoile rouge

II a

  • Louis est bourgeois de droit; Bürgerrecht (fabricant de draps) à Colmar en 1470. Décès :  vers 1522. On ne connaît malheureusement pas le nom de sa femme. Il a trois fils : Simon, Gui et Benedickt (III)  

 

II b

  • Benedickt décède le 18/2/1514 à Colmar

 

 

III

  • Benedikt, marchand . Décès :  1544 à Colmar ; Obtint des lettres impériales d'armoiries en 1504 (ainsi que ses deux frères). Les armoiries représentent trois pierres en triangle. Fonda un anniversaire pour ses enfants, sa femme et lui. Il a quatre fils: Louis, Rupprecht (IVa), Benedickt, Friedrich , une fille Anne.

 

IVa

·        Rupprecht (Robert) . Marchand, bourgeois, maire de Colmar de 1541 à 1582 ; Naissance :  vers 1490 à Colmar et décès :  17 novembre 1559 à Colmar . Il est Chef de corporation 1535-1540. Conseiller 1539. Membre des XIII 1541-1549. Stettmestre 1541-1559. Obristmestre 1549, 1552, 1556. Prévôt impérial 1543-1558. Membre de la société du Wagkeller. Habitait place de la cathédrale. Union :  WERLIN Margaret (Marguerite ou Margretha) fille de Martin ( 1503 - 1563 ). Ses enfants : Robert(Vc), Louis(Vd), Benoit (Va) et Martin (Vb).

Va

  • Benoit Kriegelstein. Bourgeois de Colmar en 1545. Chef de corporation en 1569-1571. Propriétaire "au Bouton d'Or" à Riquewihr. Achète l'immeuble "zur Sul" à Bâle. Il est propriétaire de la maison au bouton d’or en 1571. Cette maison appartenait aux Flach, depuis 1566. Union :  ROESSLER Barbe ( ? - ?) Naissance :  1541  et décès :  entre 1579 et 1581. Il a deux enfants Michel (VIa) et Barbara (VIb).

 

 

Armoiries de Benoit à Bâle

Vb

Le frère de Benoit (Va) est Martin Kriegelstein. Etudiant à Fribourg-en-Brisgau en 1558 Marchand à Colmar, puis prévôt épiscopal de Strasbourg à Soultzmatt. Auteur d'un manuscrit dit "Talbuch", précieux ouvrage pour l'histoire de Soultzmatt à la fin du XVIe siècle. En 1572 il y bâtit un hôtel qui passa après sa mort à son frère Louis, et non à ses filles. A la mort de Louis, la maison fut vendue aux nobles de Breitenlandenberg. En 1577 il achète une maison à Bâle pour 1500 florins. Grosse fortune faite dans le commerce de draps de laine.

Anobli par l'empereur Rodolphe II le 13/01/1598 après avoir restauré le château de Wandelbourg. Martin n'a jamais fait état de son titre ni de ses prérogatives de noblesse, laquelle ne fut d'ailleurs jamais reconnue par la monarchie française à sa postérité, uniquement féminine. Il est plus connu par la fondation d'une bourse destinée à payer des études à ses descendants, aujourd'hui très nombreux. Lors du mariage de sa fille Marie, il est dit qu'elle est "nachgelassene Tochter". Ancêtre d'Albert Schweitzer, ancêtre du baron Haussmann et ancêtre de Grâce de Monaco.

Demande d’anoblissement adressé par Martin Kriegelstein à Rodolph II, 1598 ;

ces documents sont conservés à Vienne.

 

Martin rappelle à Rodolph II que ses ancêtres ont obtenu des lettres d’armoiries et que les jeunes générations servent sa majesté par leurs charges municipales à Colmar. Il a également acheté le château ruiné appelé Wandelburg à Soultzmatt et l’a restauré. Il demande la faveur d’ajouter à son nom celui du château. Cette grâce fut accordée le 13/01/1598. Il s’agit d’un anoblissement avec amélioration d’armoiries car les armes y sont écartelées d’une tour.

 

 

Vc

Robert Kriegelstein (1540-19/2/1566 Colmar) épouse Barbe Beller. 

 

Vd

Louis Kriegelstein (25/8/1542-12/9/1625 Colmar) épouse Catherine Vogel puis Cléophé Moller. Il aura Margueritte, Anne Marie, Cleophe. Bourgeois de Colmar en 1565, négociant, chef de tribu.

Son portrait ainsi que celui de sa femme sont conservés au musée de Colmar.

VIa

 

  • Michel Kriegelstein épouse Veronika Madler. Bourgeois de Colmar en 1576, il s’adonne au commerce du vin qu’il expédiait vers le nord. Deux enfants connus pour ce couple, Johannes (VIIa) et Hans Benedict.

VIIa

 

  • Jean Kriegelstein épouse Ursula Flach en 1607 à Colmar

Il a mené une vie assez mouvementée, a cause de la vie politique de l’époque et à cause de ses dettes. Reçu bourgeois de Colmar en 1608, il s’adonne au négoce. Il va à Turckheim mais est obligé de s’exiler à cause de la contre réforme. Il prend domicile dans sa belle famille à Schiltigheim, puis à Strasbourg dont il devient bourgeois en 1629. A Colmar il a eu de nombreux procès, et de nombreux emprunts montrent les difficultés à gérer l’argent de son père. Les Flach sont originaires de Val de Villé. Le ménage à au moins huit enfants: Johannes (VIIIa), Michael antonius, Ludwig Sigmund, Veronica, Maria, Benoit, Anne Ursule, Robert.

VIIIa

  • Jean Kriegelstein épouse Sarah Rinckenbach en 1641 à Riquewihr.

Jean Kriegelstein (l’arrière petit fils de Benoit Kriegelstein) , est le fondateur de la branche riquewihrienne (9/9/1612-15/10/1671).

Il est tonnelier à la cour de Ribeaupierre et donc responsable des vins, de l’entretien du matériel de vendange et des tonneaux.

Ses noces se déroulent en pleine guerre de trente ans. Le mariage de Jean Kriegelstein et de Sarah Rinckenbach donnèrent lieu à deux banquets. Le dimanche avant le mariage, le contrat réunit autour des deux promis leurs deux tuteurs, les deux pasteurs et quatre notables de Riquewihr qui mangèrent du bœuf bouilli, du veau, du pain blanc, du beurre fondu et du fromage, 12 litres de vin. Le jour du mariage, le mardi 17 décembre 1641, le banquet rassembla davantage d’invités et fut arrosé de 32 litres de vin. On but après le repas 22 litres de vin parfumé à la muscade et aux clous de girofle. La nuit suivante vit engloutir encore 8 litres.

Le couple habite sur la place de la sinne à Riquewihr, lieu où l’on jaugeait et chargeait les tonneaux de vin exportés. Les armoiries Kriegelstein sont toujours visibles sur la façade de la maison.

 

Il décède le 15 octobre 1671 à Riquewihr

 

Ses enfants sont au nombre de dix  :

Johann Michael  1650 , Madeleine  1652-1729 , Émmanuel 1655-1714, Jean Martin  1654 (IXa), Margareth 1642 , Anna Ursula 1645 , Sara , Anna Maria 1660Martha 1663, Johannes 1649

armoiries Kriegelstein sur la maison au 1 rue des juifs à Riquewihr avec les initiales JK

IX a

  • Jean Martin Kriegelstein

 

Son fils Jean Martin Kriegelstein construisit une maison marquée de ses initiales JK et de la date 1672 non loin de la Sinn près du dolder (voir plus haut). Il se marie à Anne Catherine Kempf (le 10/08/1863). Ils auront cinq enfants dont un fils, Jean Michel.

 

X

 

  • Jean Michel

Né le 1/3/1697 et décédé en 1774. maçon et tailleur de pierre, bourgeois de Riquewihr. Illétré, il signait en dessinant les trois pierres taillées des armoiries Kriegelstein. Marié à Salomé Schmidt, il a cinq enfants dont Anne Marguerite.

XI

 

  • Anne Marguerite

Elle se marie avec Jean Philippe Zoller, un vigneron né en 1728. Ils ont cinq enfants ; Leur fille Marie Madeleine Zoller nait à Riquewhir en 1766  et se marie à Jean Baumann  de Hunawihr ;

C’est donc à elle que l’on doit l’installation de la famille Baumann à Riquewihr.

 

 

LES AUTRES KRIEGELSTEIN

 

 

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean Georges KRIEGELSTEIN est né à Riquewihr vers 1790. Il ouvre son atelier à Paris en 1850 et fabrique des pianos droits bien conçus à des prix attractifs puis s'attaque à la fabrication de pianos à queue de taille moyenne. En 1841 il invente les agrafes puis en 1846 il fait breveter une mécanique à double échappement que l'on appellera "mécanique Kriegelstein" pour la différencier de celle d'Erard.

 

 

 

Un piano Kriegelstein

 
 

 

 


Il descend de la branche du frère de Jean Martin Kriegelstein ( IX ) cité plus haut, Emmanuel. Il est le fils du pasteur Samuel Kriegelstein et Charlotte Elisabeth Weber.

 

 

 

 

 

 

 

 


LES KRIEGELSTEIN DES ETATS UNIS

 

 

 

 

 

Samuel Kriegelstein et sa femme Marguerite Salomé Burel émigrent aux états unis et y exerce le métier de meunier. Parmi leurs enfants, un fils revint à Riquewihr pour échapper à la guerre de sécession.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES KRIEGELSTEIN EN AUTRICHE

 

 


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