VICTORIA DEUKMEDJIAN

1861 - 1937

 

Victoria Hagopoff est née à Constantinople en 1861. Elle est la fille de Ohannes Hagopoff et de Dirouhi Kaprichian. Elle est probablement la fille aînée d’une fratrie de quatre enfants. Ses frères et sœur s’apellent Hagop, Krikor, Béatrice. Elle naît sous le règne du Sultan Abdul Aziz. Elle habite la propriété familiale de kurucesmé (n°2 ou 10 kiredjhane Sokak). La famille de Victoria est à Istanbul depuis deux siècle, paraît-il. Avant 1453, il y avait peu d’arménien à Constantinople, capitale de l’empire Bizantin de 395 à 1453 (empire romain d’orient). Après la conquête de Constantinople par le sultan Mehmet, celui ci décide de chasser les habitants de la ville en majorité des grecs et de les remplacer par des populations de l’Anatolie. De nombreux arméniens furent ainsi déplacés jusqu’à Istanbul. Le sultan y installa aussi le patriarche des arméniens (aujourd’hui à Kumpaki). Elle grandit sous le règne de Abdülhamid II. Pendant l’empire, la population arménienne prospère et se développe. Durant le régime de Abdul Hamid II  la répression commence. La première répression a lieu entre 1894- et 1896. En 1896, la famille est attaquée par des turcs (les voisins) mais des ouvriers albanais défendent la famille. La famille se réfugie à Kadikoy. Victoria na travaille pas. Elle profite donc de ses journées pour peindre. Elle réalise surtout des portraits des individus qui constituent sa famille et les proches. Elle réalise en particulier un tableau intitulé « la résurection de l’Arménie » dont elle fera don au musée Arménien de Erevan. Dans ce tableau, on remarquera que l’artiste a donné ses traits aux visages des personnages féminins. Elle réalise une copie du tableau de Winterhalter de la reine Victoria tableau.   En 1922 elle quitte définitivement la turquie pour rejoindre son fils Aram qui vit à Paris.

 

LES PARENTS DE VICTORIA

 

Ohannes Hagopoff est le père de Victoria. L’élite urbaine arménienne qui met sa fortune ou sa compétence professionnelle au service de l’état est récompensée du titre héréditaire d’AMIRA

 (spécifique aux chrétiens qui ne peuvent être beys).

 

 

Il est antiquaire du sultan et du tsar de Russie, il est aussi préteur sur gages. Il a des relations avec les plus grandes familles de Constantinople de par le fait.

 

 

Les changeurs arméniens font office de banquiers auxilliaires indispensables des pachas chargés de la ferme des impots.

A la fin du XVIII eme siècle, on compte une centaine de famille d’amiras, qui fondent en 1842 la compagnie d’anatolie et de roumélie chargée de la collecte des revenus de l’empire.

Hagopoff « effendi » est donc haut dignitaire sous les sultans Abdul Medjid (1839-1861) et Abdul Hamid . Il porte de hautes décorations de l’empire ottoman. C’était l’époque où les arméniens étaient considérés par les turcs comme sujets de l’empire, mais surtout comme la « nation fidèle » (millet-i-sadika) et occupaient des postes très élevés. Beaucoup de femmes de notre famille étaient reçues chaque semaine au palais du sultan, invitée en amies par la mère du sultan (la validé sultane) et les épouses du sultan. Peut être par crainte des massacres, il se fait naturalisé russe en 1873. Hagopian devient alors hagopoff.

 

La répression devient pire pendant la période du parti union et progrès (jeunes turcs) qui désire une nation turc pure (Turan), à partir de 1915. A Constantinople, où vivent 300000 arméniens, le gouvernement ayant arrêté les intellectuels dans la nuit du 24 avril 1915 renonce à déporter le gros de la population arménienne qui s’y trouve. En 1918 la famille revient à la propriété pour peu de temps car les massacres de 1922 les obligent à laisser la propriété aux gardiens. Le trésor Turc s’approprie la propriété en 1949 et la revend à la municipalité. On ne sait pas si Ohannes a des frères et sœurs. Il a probablement une sœur (mariée Injian) et un frère qui a eu un fils nommé Haroutiune et dont on possède des photos. Il est né en 1867. Il habite probablement à Kurutcesme avec le reste de la famille. Haroutiune viendra en 1922 à Montrouge rejoindre sa tante. Il travaillera un temps à l’usine de Aram Deukmedjian, le fils de Victoria, en tant que chauffeur.

La mère de Victoria et femme de Ohannes s’appelle Dirouhi Kaprichian. Elle est la fille de Gabriel Kaprichian. Ils auront quatre enfants : Béatrice, Hagop, Krikor, Victoria. Ils ont une vaste propriété à Istanbul, du coté asiatique qui donne sur le bosphore, à kouroutchesme. La propriété appartient à Dirouhi qui est morte à kouroutchesme, Ohannes à Kadikeuy. Ils sont tous deux enterrés au cimetière de kouroutchesme dans une concession de famille.

 

LES FRERES ET LA SŒUR

DE VICTORIA

 

 

Un frère de Victoria est Krikor (Grégoire). Il est médecin. Il n’existe que très peu d’informations sur lui. Krikor n’est probablement pas marié et n’a pas d’enfants. Il décède en 1918, probablement assassiné par les turcs.

Un autre frère de Victoria Hagop Hagopoff est avocat. Il a fait ses études à l’université d’Heidelberg  en Allemagne. Il se marie avec mademoiselle Karagerensian. Ils n’ont pas d’enfants.

Il part s’installer en France à Nice, où il décèdera.

La sœur de Victoria est Béatrice.

Elle épouse Elie Tchizmedjian le 12 octobre 1897 à Paris. Ils vont vivre en angleterre.

 

Ils ont deux filles, Satiné et Armenouhi. Les deux filles resteront célibataires sans enfants. Elles habitent toutes les deux Londres. Elles décèdent dans les années 2000.

 

LE MARIAGE

DE VICTORIA

Victoria se marie  le 14 décembre 1884 à l’ age de 23 ans avec Mihran Deukmedjian. Mihran Deukmedjian est un Arménien originaire d’Iran. On sait que les guerres entre la Turquie et l’Iran se déroulèrent en Arménie, et que les Arméniens furent déportés en Iran par le Shah Abbas durant la guerre de 1603-4. Mehmet II le conquérant ramène le patriarche arménien Hovakim à Istanbul. Au début du 19ème siècle il y a 150 000 arménien vivant à Istanbul.

Victoria et Mihran le jour de leur mariage

 

On n’a que très peu d’information sur les parents de Mihran : son père s’appelle Mardiros Deukmedjian ; Sa mère s’appelle Maryam mais on ignore son nom de famille. On ignore s’il  a des frères et sœurs mais il en possède sûrement car il a des neveux. Un de ses neveu s’appelle Hrant Cantarian, donc il a une sœur qui s’est mariée avec un Cantarian. Une de ses nièce est Virginia Essayan .

 

LES ENFANTS DE VICTORIA

 

Avec Mihran Deukmedjian ,elle a cinq enfants . Edouard, Jean, Vahan, Aram et Nevart. Ils sont tous baptisés à l’église Surp Haç (sainte croix) de Kurutcesme.

Victoria et ses enfants. Avec en haut (G à D): Edouard, Jean, Vahan ; en bas : Aram et Victoria. Photo de droite : Nevart.

 

 

·        Nevart Deukmedjian

 

Nevart décède à l’age de vingt ans. Elle n’est pas mariée et n’a pas de descendants.

  ·        Edouard  Deukmedjian

 

Edouard est le dernier des frères à venir en France. Il vit à Lyon et décède dans la pauvreté dans un incendie. Il n’est pas marié, n’a pas d’enfants.

·        Vahan Deukmedjian

Vahan est le troisième fils de Victoria et Mihran. Il est né le 16/08/1894 à Constantinople. Il part aux états unis, à New York,  et rencontre sa femme : Zabel Tegrarian. Il aura deux enfants, Nevart et Mihran. Il s’engage dans les marines. Il décède centenaire.

·        Jean Deukmedjian

il se marie en France avec Valentine Raynaud-Royer. Il est avocat mais ne peut exercer en France. Il travaille avec son frère Aram comme représentant. Il a une fille , Janine.

 

·        Aram Deukmedjian

Aram Deukmedjian naît en 1886. Il est le premier d’une famille de cinq enfants. Il grandit à Istanbul (Constantinople) dans la propriété de Kourutchesme. Il fait ses études à Istanbul à l’”Aramyan school” , en 1902, où il obtient une bourse du gouvernement turque en 1909 pour étudier à l’étranger. Il décide de faire ses études à Paris, à la Sorbonne. En 1913, il devient licencié es science. Puis il fait un doctorat en économie sociale comparée. A Paris il rencontre Berthe Baumann et ils se marient. Ils ont un fils et une fille, Jacques et Monique.

 VICTORIA ET

SA FAMILLE

 

 Victoria fera le portrait des membres de sa famille et des gens qui fréquentent la propriété de Kurutcesme. Parmi les personnes figurant sur ces portraits beaucoup resteront sans noms.

La nièce de Mihran Deukmedjian s’appelle Virginie Essayan. Elle épouse un monsieur Essayan. Elle a deux filles : Anna et Nevart. (2)

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